Comment pensez-vous que certains parviennent à progresser 10 fois plus vite que tout le monde et obtiennent des résultats que la plupart n'auront jamais ?
Ce ne sont pas ceux qui ont beaucoup d'argent ou qui se forment le plus.
Ni les plus intelligents.
Ni même ceux qui ont un mentor présent à leurs côtés :
Oui, c'est une aide précieuse (Omvi n'existerait pas sinon...), mais elle ne se suffit pas.
Vous les voyez jusque dans vos publicités sur YouTube en train de vous narguer avec leurs voitures et leur villa aux Philippines.
Vous le savez, cela prend du temps et beaucoup d'efforts pour arriver à ce stade.
Mais vous savez aussi que le temps ne suffit pas. Que le hard work ne suffit pas.
Et cela vous titille l'esprit :
Vous vous demandez ce qui les différencie de ceux qui ne réussissent pas, mais surtout, si vous-même avez ce petit quelque chose en plus.
Je me le suis également très souvent demandé, d'une manière plutôt oppressante. Redoublant d'efforts pour les égaler, je cherchais à développer toujours plus mes connaissances et compétences.
Mais je me trompais dans la manière d'y parvenir... Savez-vous ce qui les différencie tant des autres ?
Elles osent faire de la merde
Oui oui. De la merde.
Avant de vous expliquer ce que cela signifie, je vais vous présenter quelqu'un.
Fraîchement sorti d'une licence, Nicolas a trouvé un bon job qui lui plaît bien, en CDI.
Il pense et dit de temps en temps à ses proches :
"Dans 3 ans, j'aurais acquis assez d'expérience et je lancerai ma propre entreprise !"
Nicolas pense qu'avant de devenir entrepreneur, il va devoir développer ses compétences et gagner en expérience. Et dans un sens, il n'a pas tort. À l'heure actuelle, il ne ferait pas un bon entrepreneur.
Vous connaissez sûrement un Nicolas, et vous savez très bien qu'après même 40 ans de salariat, il ne sera qu'à peine plus apte à entreprendre qu'aujourd'hui.
Certes, il aura acquis quelques connaissances utiles sur le fonctionnement d'une entreprise et d'autres subtilités en management par exemple.
Mais passer 3 ans à apprendre des choses que l'on met à peine quelques semaines à comprendre 10 fois mieux en lançant sa boîte, c'est un peu ridicule.
Et pourtant, on le fait tous à notre manière. À une échelle différente.
Nicolas a peur de quitter son petit confort, de se mettre en danger et de ne pas être à la hauteur. Il ne se sent pas assez compétent.
Et, je viens de vous le dire :
Il a raison. Il ne l'est pas. Du tout !
Là où il se trompe complètement, c'est en pensant devenir plus à même d'être entrepreneur en restant salarié.
Il pourrait même passer des dizaines d'années à se former à gérer une entreprise, autant d'un point de vue "mindset" que technique, que cela n'y changerais presque rien.
Je vous disais plus haut que nous sommes tous des Nicolas à notre manière.
Lorsque l'on veut créer un site web, on cherche à apprendre toutes sortes de choses sur le design web, le référencement, le copywriting, etc.
Avant de designer notre logo, on regarde comment procéder, tous les codes et subtilités qui vont avec, on prend des notes...
Si l'on souhaite lancer une chaîne YouTube, on s'imprègne du travail des meilleurs vidéastes, on cherche à comprendre l'algorithme des recommandations, on écrit nos idées...
Et c'est très bien
Il faut se former un minimum pour avoir quelque chose à appliquer.
Là où nous pèchons, est quand nous pensons devoir nous améliorer encore plus avant de pouvoir réussir, et que cela passe par plus de contenu, plus de pratique en solo, plus de formations. Que l'on pense qu'on sera un jour fin prêt à tout lancer. À se confronter au monde extérieur.
La vérité est que, tant que nous ne sommes pas lancés, nous ne pouvons rééllement évoluer.
Je pense faire parmi de ceux qui ont le plus retardé leur progression à cause de cela.
Hésitant, remettant en question mon travail, toujours en train de me dire :
"Ça ne va pas du tout, il faut que je fasse mieux, que je m'améliore encore."
Et j'avais raison. Il fallait que je m'améliore encore.
Ce que je comprenais pas, tout comme Nicolas, c'est que pour progresser vraiment, il fallait que je pratique.
En conditions réélles.
Nous ne progressons vraiment et n'obtenons des résultats qu'en se jetant à l'eau. En se confrontant au regard des autres.
Voici Nathaniel Drew dans sa première vidéo postée sur YouTube :
Elle est très mauvaise : le flou que vous voyez est d'origine, le son est médiocre, pas de montage, il y a même des moments de blanc où il cherche ses mots, ne sait pas de quoi parler et le contenu en soi n'a rien d'intéressant, enfin presque :
Ce qu'il y dit, c'est qu'il est passionné par la vidéo et qu'il aimerait s'améliorer.
Qu'il pense que le meilleur moyen d'y parvenir est de réaliser des vidéos, mais aussi et surtout de les poster.
Il explique également qu'il ne sait pas vraiment quoi apporter comme contenu et qu'il s'en fout car ce qu'il veut, c'est faire des vidéos pour progresser et peut-être inspirer d'autres à faire de même.
4 ans après, il cumule presque 300 000 abonnés sur sa chaîne et des millions de vues
Et surtout, la qualité de ses vidéos est remarquable, que ce soit au niveau son et image mais surtout valeur apportée, structure, aisance devant la caméra...
Il aurait pu faire des vidéos seul dans son coin, sans les publier pendant 4 ans. Mais jamais il n'aurait atteint ce niveau.
Il avait compris ce petit quelque chose d'essentiel qui fait la différence.
Sachez simplement que notre comportement n'est pas le même lorsque nous réalisons quelque chose qui ne sera vu que par nous-même.
Dans une situation à risques, nous vivons une certaine pression qui nous met un coup de pied au cul assez vertueux.
Lorsque nous sommes les seuls juges de notre travail, nous sommes moins critiques, moins performants, moins lucides.
Nous progressons donc moins. Beaucoup moins.
Autant sur les compétences que nous cherchons à développer en elles-mêmes que sur nos peurs et appréhensions, notre état d'esprit.
Et je ne parle même pas des effets du retour des autres personnes sans qui nous améliorer significativement est impossible.
Se lancer après s'être "formé" est décourageant...
Vous connaissez ce moment où vous commencez enfin à vous y mettre après avoir regardé toutes sortes de formations ?
Celui où vous vous rendez compte que tout ce que vous avez vu jusque là était enfait bien plus compliqué à appliquer que vous ne le pensiez ?
Ce n'est pas parce que vous n'êtes pas assez formé, ni assez bon ou talentueux, mais parce que vous venez de vous lancer. Vous faites donc... De la merde.
Une majorité en est tellement découragée qu'elle abandonne. D'ailleurs, plus nous passons de temps à nous former, plus ce sentiment sera amplifié.
D'autres pensent ne pas avoir assez appris et cherchent à y palier sans succès, jusqu'à faire partie de la majorité si désemparée qu'elle abandonne.
Le seul moyen de progresser n'est pas de consommer encore plus de contenu, mais de continuer à faire de la merde, encore et encore, pendant des années s'il le faut.
Souvenez-vous de vos premières heures de conduite
Étiez-vous bon dès le début ?
Non, vous vous êtes lancés sous l'œil d'un moniteur, sur la vraie route, avec les autres.
Ses explications préalables vous ont juste servi à savoir quoi faire, mais vous n'avez pu réellement les assimiler qu'après les avoir essayées et mises en pratique.
Et c'est d'après cette pratique qu'il vous communiquait de nouvelles informations qui prenaient leur sens.
Vous n'étiez pas à la hauteur, vous n'aviez probablement regardé aucune formation, vous avez fais de la merde encore et encore, mais c'est ainsi que vous savez conduire aujourd'hui.
Essayez de vous rappeler de la manière dont vous avez appris toutes les choses que vous maîtrisez.
Vous verrez que les progressions le plus fulgurantes que vous avez eues proviennent des fois où vous avez le plus fait de la merde en vous jetant à l'eau, et où vous n'avez pas suivi ce schéma :
Mais plutôt celui-ci :
Une chose très importante est de vous demander si vous pouvez appliquer immédiatement ce que vous venez d'apprendre.
Si ce n'est pas le cas, vous avez perdu votre temps.
Dépasser sa peur...
On a peur de ne pas être à la hauteur, et ridicule...
On préfère donc inconsciemment apprendre et apprendre, jusqu'au jour hypothétique où nous serons assez bon.
Ainsi, nous pouvons nous sentir satisfaits de travailler sans pour autant nous mouiller. S'en rendre compte est la première étape pour réussir.
La seconde est d'assumer être incompétent et ridicule, car nous le serons.
Mais ce n'est pas grave car le temps fait son effet.
En acceptant d’être ridicule, nous le sommes beaucoup moins !
Regardez ceux qui ont du succès.
Il n'y a pas un seul d'entre eux qui n'a jamais fait de la merde, qui était prêt et bon dès le début parce qu'il s'était formé. Et personne n'en a cure, c'est du passé.
Ce sera pareil pour vous.
Alors, arrêtez de vous prendre la tête avec vos compétences si médiocres, si loin de ressembler à celles de ceux qui réussissent.
Testez, constatez et apprenez par vous-même, faites des erreurs, tirez vos propres conclusions et mettez-les en parallèle avec celles des plus expérimentés, développez votre propre expérience, ayez le courage de surmonter votre peur et soyez ridicule, soyez Nathaniel et pas Nicolas :
Faites de la merde.
Vous avez deux avantages à être débutant
Le premier est de pouvoir innover plus facilement dans le domaine que vous tentez d'apprivoiser.
Elon Musk, qui n'avait rien d'un ingénieur automobile, a ainsi apporté à ce monde une nouvelle manière plus efficace de relier la pédale d'accélération au moteur : avec une fibre optique.
S'il avait appris et appris et encore appris tout ce qu'il pouvait sur le fonctionnement d'une voiture, il n'aurait probablement jamais eu cette idée qui a surpris tous ses concurrents !
L'innocence de son œil neuf lui a permis de faire mieux que des ingénieurs cumulant plusieurs dizaines d'années d'expérience dans un domaine précis.
Alors dès aujourd'hui, changez de comportement :
Remarquez que vous avez de la chance : ceux qui ont du succès et qui sont déjà connus n'ont plus cette occasion. S'ils se loupent, l'impact négatif sur leur vie sera bien plus important.
Ils ne peuvent plus progresser aussi vite qu'auparavant.
Vous, vous pouvez vous foirer car quasiment personne ne le verra. C'est votre second avantage :
Vous n'avez rien à perdre, mis à part peut-être le respect de quelques amis qui ne le sont pas tant que ça s'ils ne vous soutiennent pas et se foutent de vous et de vos projets.
Si vous pensez d'ailleurs que certaines de vos connaissances devraient acquérir cette mentalité (non, pas celle de se foutre de vous), n'hésitez pas à leur partager cet article.
Pour finir, une citation qui m'fait bien marrer :
Dernière chose :
Jetez un regard rétrospectif et demandez-vous si trop apprendre avant de vous lancer vraiment ne vous a pas agité les neurones plus qu'autre chose. Vous savez, ces moments où vous vous dites :
"Ok, il faut que je pense à ça, ça et ça, et encore ça tout en faisant ça..."
Et puis, une fois le travail "achevé" :
"Merde j'ai oublié ça, ça et ça et je n'arrive pas à faire ça et ça, il faut aussi que je pense à faire ça..."
Vous vous reconnaissez ?
C'est que vous avez sûrement l'esprit encombré et sujet aux doutes et ruminations. Si vous souhaitez vous en débarrasser, c'est par ici :
J'ai toujours eu un gros brouhaha dans la tête.
Ce n'est que lorsque je me suis lancé dans l'entrepreneuriat que j'ai décidé de résoudre ce problème qui s'en était aggravé. Une fois derrière moi, j'ai découvert que non seulement c'était ce qui m'empêchait d'avancer efficacement mais aussi et surtout que j'en ressortais avec des capacités hors-normes.
C'est alors que j'ai décidé d'aider les autres web-entrepreneurs au cerveau hyperactif à faire de leur handicap une force pour leur business.
Vivien Willard
Fondateur de Omvi
EDIT : en relisant cet article 3 mois plus tard, j'ai un peu de mal à ne pas le supprimer. Le fond est là, mais la forme...
J’ai néanmoins décidé de le laisser tel quel, en témoignage de ce que j’y explique. C'était la première fois que j'écrivais un article (hors Quora), et je suis très heureux d'avoir osé faire de la merde.